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Le bardage désigne à l'origine un mode de transport par bard.
Le verbe barder a très vite pris les trois sens différents suivants :
charger, couvrir régulièrement, amonceler jusqu'à l'effondrement catastrophique.
Suivant cette première acception, le bardage correspond à un chargement,
suivi d'un transport de matériaux plus ou moins lourds. Le débardage équivaut
à leur décharge, et par extension, indique précisément le transport du lieu d'extraction
aux premiers lieux de dépôt ou d'entreposage. Ainsi les débardeurs d'antan
étaient les ancêtres des dockers et autres manœuvres manutentionnaires
ou de carrière d'aujourd'hui.
Suivant la seconde acception, le bardage est une couverture d'un matériau
sous forme d'unités élémentaires ajustées ou superposées (pierres taillés ou pavés, planchettes de bois appelées bardeaux ou essis, planches en ramée, parements divers...) sur une surface préalablement définie, sol, mur ou toit d'habitation...
Charpentiers, architectes et autres constructeurs ont gardé cet emploi spécifique.
Quant à la troisième acception, elle ne s'est préservée que par l'emploi, aujourd'hui mystérieux et obscur, souvent figuré, du verbe intransitif barder.
Les héritiers des mondes paysans ou marins ne profèrent-il pas sentencieusement,
devant un signe de danger météorologique, la découverte d'une situation précaire
ou d'insécurités menaçantes, l'évidence des paroles ou gestes provocateurs attestant
un équilibre ou une paix précaire : "ça va barder !"